«Newport
Beach» signé Schwartz, scénariste surdoué.
Soap
populaire et pimenté
Par
Françoise-Marie SANTUCCI samedi 09 octobre 2004 France
2, samedi, 18 h 05. «Newport Beach» 45 mn (1/27) en
version française.
Comme
les anciens Beverly Hills 90210 ou Melrose Place, Newport
Beach occupe le créneau toujours instructif du «teen
drama» la dramatique adolescente où se font jour toutes
les caricatures d'une époque. Dix ans après Beverly
ou Melrose, force est de constater que rien n'a vraiment
changé dans l'univers (pas si) imaginaire de la Californie
du Sud : les adolescents se droguent parce qu'ils n'y
croient pas, leurs parents ont arrêté la coke puisqu'ils
ont déjà tout raté.
Gamin intelligent mais mal
né, Ryan (Benjamin McKenzie, épatant de mutisme) est
sauvé du ruisseau par un avocat idéaliste, Sandy (Peter
Gallagher), qui l'emmène vivre dans sa famille à Newport
Beach, une enclave pour riches située dans la région
d'Orange County (The OC étant le titre de la série en
VO), à une heure au sud de Los Angeles. Banal ? Pas
vraiment. Réaliste ? Pas du tout. Et qu'importe : l'arrivée
de ce Ryan, outsider déclencheur de tous les ressorts
du soap opera (jalousies, argent, tromperies), permet
à la série, paradoxalement, d'aller bien plus loin que
les références déjà citées.
Les clichés habituels
(surfers, saladiers de cocaïne et défilés de mode) sont
là, mais traités différemment, «pervertis» par une bonne
dose d'humour et de recul. A cela, une raison : quand
Beverly Hills 90210 était créé par le magnat hollywoodien
Aaron Spelling, déjà un papy à l'époque, Newport Beach
est l'oeuvre d'un jeune prodige, Josh Schwartz, 26 ans
lors du lancement de la série, en 2003 sur la Fox.
Drôlement
futé et un peu nerd sur les bords, Schwartz expliquait
au New York Times sa stratégie du cheval de Troie. En
substance : «Les types de la Fox cherchaient le nouveau
Beverly Hills 90210, je leur ai dit ok alors que je
n'ai jamais vraiment aimé ce genre-là ; je préférais,
et de loin, des séries comme Angela, 15 ans. Mais une
fois qu'ils ont signé, j'ai pu développer des personnages
plus drôles et plus profonds que ceux qui peuplent habituellement
les soap ; ils étaient comme mes petits soldats cachés
dans le cheval.»
A l'instar de JJ Abrams (Alias)
ou Ryan Murphy (Nip/Tuck), Schwartz fait partie d'une
nouvelle génération d'auteurs capables de travailler
pour les networks et pas seulement pour HBO, et capables,
surtout, de renouveler avec intelligence des formes
pourtant très codifiées la série d'aventure, la dramatique,
le soap.
Fils d'inventeurs de jouets, Josh Schwartz
a déjà mis en boîte la deuxième saison de son joujou
à lui, qui débute le 4 novembre aux Etats-Unis la
première saison, 27 épisodes quand même, a fait un tabac
en termes d'audience. Une curiosité à suivre dès samedi,
donc.
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Source : Liberation.fr
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