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25 Mars 2004 - Josh Schwartz le prodige
Quand on observe Josh Schwartz sur le plateau de "The OC", il est facile de le confondre avec l'une des vedettes du show qui "se prennent" pour des lycéens dans la série. Mais Schwartz n'est pas un acteur et n'est pas souvent sur le tournage. La plupart du temps, il est confiné dans son modeste appartement sur Hollywood où il a passé l'année à écrire et travaillé sur chacun des 27 épisodes de la série.
Quelle année pour Schwartz ! Soudainement, le jeune homme de 27 ans est passé du statut d'auteur méconnu à celui de la plus jeune personne dans l'histoire de la télé à avoir créé et produit sa propre série. La série est le nouveau drama le mieux côté chez les 12-17 ans et les 18-34 ans. Depuis la diffusion du pilote en août, le script de Schwartz a été nominé pour un Writers Guild Award et la Warner Bros. lui a fait signé un contrat de plusieurs millions de dollars pour qu'il continue à produire "The OC" et développer de nouvelles séries. Une association d'étudiants en droit de l'Université de Berkeley a même  formalisé son admiration pour le personnage de Sandy Cohen en créant la Confrérie Sandy Cohen dont le but est d'envoyer un étudiant travailler au cabinet des avocats commis d'office du comté d'Orange.

Schwartz en est arrivé là sans quasiment aucune expérience préalable dans le création d'une série télé. "Je n'ai jamais vu quelqu'un intégrer ce milieu aussi rapidement," dit Marcy Cross, la vice-présidente des programmes de la Fox. "Il est né pour faire ce métier."
Jusqu'à il n'y a pas très longtemps, ce qu'a accompli Schwartz était totalement impensable. La télé était un monde où il fallait en baver pour faire son trou. Les auteurs faisaient leurs armes pendant des années sur les séries des autres avant d'avoir l'opportunité de pouvoir monter leur propre projet. Mais ces derniers temps, les règles ont changées. "Les chaînes réclament desormais des jeunes gens vers qui elles ne se seraient pas tournées," déclare Rick Rosen, un membre de l'agence Endeavor, qui représente Schwartz. "Et cela est valable pour des journalistes et de jeunes scénaristes à l'expérience limitée."
Parmi ceux qui ont été propulsés créateur d'une série, sans expérience au préalable, on trouve J.J. Abrams ("Felicity", "Alias"), Anthony Zuiker ("CSI"), Hank Steinberg ("Without a Trace") et Ryan Murphy ("Popular", "Nip/Tuck"). Ces auteurs ne créent pas de nouveaux concepts mais utilisent les styles les plus répandus -la série policière, ou dans le cas de "The OC", le teen drama- avec fraîcheur et intelligence.

Le mois dernier, assis dans son joli bureau des studios Manhattan Beach où la série est tournée, Schwartz évoquait la stratégie du "Cheval de Troie" grâce à laquelle il a attiré l'attention de la Fox. Il développait la série avec McG (le réalisateur des films "Charlie's Angels") et la partenaire de celle-ci, Stephanie Savage.
"On savait que la Fox cherchait un nouveau "Beverly Hills 90210"," raconte-t-il, "mais 90210 n'est pas une série que j'ai regardé ni particulièrement apprécié ou que je voulais faire." Ce fan de Cameron Crowe a toujours eu une préférence pour les séries aux personnages  originaux, comme "Freaks and Geeks", "Les années campus" ou "Angela, 15 ans". "Vous ne pouvez pas dire à une chaîne que c'est ce que vous voulez faire, parce qu'ils répondront 'Cette série a duré 15 épisodes, n'est plus diffusé et on n'en veut pas.' Mais si vous allez voir la Fox et que vous dites, 'Voici votre nouveau 90210' -c'est quelque chose qui peut les intéresser."
Ainsi, Schwartz et Savage élaborent astucieusement le pilote -l'histoire de Ryan Atwood, un jeune voyou sympa qui se retrouve parmi les beaux gens du comté d'Orange- qui comprend tous les élements "glamour-teen" qu'il est possible de trouver. "C'est pour cette raison qu'il y a un feu d'artifice sur la plage, 'Karate Kid' sans le karaté, un défilé de mode et une grande fête avec de la cocaïne, " dit-il. En même temps, d'un autre côté, "On sentait qu'on avait cette histoire propre à cet univers de plages, de soleil et de gens riches. Et ce qu'on voulait vraiment, c'est avoir ces personnages un peu plus amusants, attendrissants, différents et particuliers que ceux qu'on a l'habitude de voir dans ce genre de série. Ils seraient les soldats à l'intérieur de notre Cheval de Troie."

Schwartz a su développer une série réellemment intelligente sous l'aspect d'un produit à la fois commercial, trashy et fun. "The OC" touche, ce que Allan Heinberg, l'un des co-producteurs exécutifs, aime appeler, "the pleasure centers" ("les centres de plaisir") propres au soap sexy, et les auteurs en rajoutent, en particulier lorsque le bad boy sensible Ryan est impliqué dans l'une de ses innombrables bagarres (ce qui a conduit un site web a créer une rubrique hebdomadaire à ce sujet appelée "the punch count"-"le nombre de coups de poings"). Mais "The OC" a su éviter le style Aaron Spelling et l'incroyable sérieux qui caractérise souvent les teen dramas. Au lieu de cela, on voit circuler des vannes piquantes et de l'humour entendu -les personnages regardent un teen soap appelé "The Valley"; les petites manies des acteurs sont tournées en dérision, notamment lorsque le personnage de Peter Gallagher subit des taquineries à cause de ses sourcils géants.
"The OC" se distingue aussi par sa façon d'intégrer des personnages d'adultes convaincants dans un teen drama, aportant aux deux générations à la fois du réalisme et -quand les dieux du mélodrame l'exigent- du scandale (l'un des personnages sort avec la mère de son ex-petite amie). "Pour moi, c'était plutôt une chose naturelle," dit Schwartz. "Et puis bien sûr, tout le monde était du genre 'Ouiiii, et on peut toucher un public plus large aussi de cette manière.'" dit-il en riant. "La chose la plus cool pour moi concernant la façon dont la série a été accueillie, c'est de voir combien de gens se sont pris de sympathie pour les parents. Notre public adore vivre par procuration dans cet univers huppé mais je crois que la vraie satisfaction vient du fait qu'ils aimeraient avoir une famille comme les Cohen -où les parents pourraient être aussi cools, biens fichus, affectueux, tout en étant de vrais parents."

A l'origine, la Fox voulait un show runner (Note : personne qui dirige la série) aguerri, mais Schwartz a tenu bon. "Nous avons rencontré Bob De Laurentis (Note: l'un des producteurs exécutifs) et sommes tombés sous le charme," dit Savage. De Laurentis, 56 ans, travaille depuis 20 ans pour la télé et a dirigé de nombreuses séries, notamment la série dramatique "Providence". "Ca fait un peu new age de dire ça, mais il a une vraie énergie apaisante, il est très chaleureux et, selon moi, je crois que la chose la plus importante, c'est qu'il voulait que Josh réussisse," dit Savage.
Schwartz était d'accord. "Ce n'est pas comme écrire un film -vous devez apprendre comment planifier une saison, comment faire évoluer les personnages," dit-il. "Ce n'est pas quelque chose que j'aurais pu faire tout seul dès la première fois."

"The OC" parle avec plusieurs voix, mais peut-être que la plus charmante est celle de Seth Cohen, le fils un peu gauche de Sandy, joué par l'éblouissant Adam Brody. Ensemble, Schwartz et Brody ont fait apparaître quelque chose de très singulier et d'agréablement nouveau : le crétin comique et branché. En effet, la série s'est progressivement détournée de Ryan, le nouveau venue du comté d'Orange, pour aller vers Seth, le chouchou du public - qui est aussi le personnage le plus proche de Schwartz. "Je ne veux pas que ça soit mal interprété," dit Brody, "mais je pense juste qu'un jeune auteur sait retranscrire le langage des jeunes. Il est un peu plus proche de son expérience au lycée que quelqu'un de complètement adulte. S'il n'y avait pas quelqu'un d'assez jeune comme Josh, vous pourriez avoir beaucoup de gens frustrés qui diraient, 'Ecoute, mec, plus personne ne dit 'babyin' "

(source : New York Times, mars 2003)

 

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